Maintenir l’innocuité des eaux tout au long du cycle industriel suppose généralement plusieurs actions successives de désinfection. Or la maîtrise microbiologique de l’eau repose sur des méthodes et des technologies qui s’adaptent en fonction de la typologie des eaux entrant dans le cycle industriel (eau potable, eaux de surfaces, eaux souterraines) et du résultat attendu à chaque étape du parcours. Outre les traitements dits physiques que recouvrent la microfiltration, l’ultrafiltration et les rayonnements ultra-violets, les actions de désinfection s’appuient également sur des traitements chimiques.
Parmi eux, la désinfection par électrolyse apparaît depuis plusieurs années déjà comme une réponse technologique et écologique reconnue. En utilisant une eau exempte de minéraux, du sel et l’électricité, l’électrolyse permet en effet d’élaborer une solution désinfectante qui s’apparente à un chlore naturel, véritable alternative aux solutions chimiques traditionnelles que sont le chlore, l’ozone et le dioxyde de chlore. Dépourvue de chlorates qui sont à l’origine de perturbateurs endocriniens potentiels, la solution désinfectante chlorée produite par électrolyse est non classée pour la santé et l'environnement. Elle permet de maîtriser la légionelle au sein des circuits aéroréfrigérants et de garantir la qualité microbiologique des eaux de process.
Qu’il s’agisse des « eaux ingrédient » intégrées à d’autres matières premières dans l’agroalimentaire, des « eaux de process » dédiées aux opérations industrielles, ou encore des eaux recyclées, la qualité et les propriétés chimiques de l’eau sont soumises à différents risques d’altération. Parmi eux, le biofouling, la transmission de germes pathogènes ou l’entartrage des installations industrielles ont des impacts plus ou moins conséquents selon les finalités d’usage et les filières industrielles concernées.
Opter pour la solution la mieux adaptée va donc découler d’un besoin spécifique de désinfection d’autant plus complexe qu’il répond à une multitude de situations. Celles-ci varient selon la nature des produits finis, les typologies d’usage de l’eau, l’efficacité recherchée, l’étape de production concernée et les risques encourus sur les installations, les usagers et les populations environnantes. Dans l’agroalimentaire, par exemple, une eau de boisson devra impérativement conserver sa qualité microbiologique tout en éliminant le goût et l’odeur du chlore tandis que l’industrie laitière pourra, elle, autoriser un résiduel de chlore dans ses produits.
Après 18 mois de fonctionnement, le container remplit pleinement sa mission. Sa mise en place a fait l’objet d’une recherche d’optimisation de la part de BWT, d’un appui technique et d’une formation des équipes au démarrage de l’exploitation.
« Notre premier objectif est atteint dans la mesure où nous disposons dorénavant d’un système efficace capable de retraiter près 15 000 m3 par an. Il nous permet de rejeter des volumes supplémentaires en cas de pic d’activité et d’éviter ainsi les situations de stress hydrique tels que les épisodes de canicule, par exemple », observe Julien Millot, directeur du site.
À ce jour, le container pourrait traiter jusque 60 m3. Ce type de projet va dans le sens de l’Agence de l’eau, qui le subventionne. Sur le site de KERVALIS ARMOR, l’eau retraitée répond aujourd’hui à garantir l’absence de risque pour les salariés intervenant sur l’installation.
« Le critère de qualité retenu nous place au-delà des normes exigées et contribue non seulement à réduire l’impact environnemental, mais aussi à rassurer nos collaborateurs sur la fiabilité d’une eau issue de la STEP », atteste Julien Millot. « Nous ne sommes plus limités dans nos volumes de rejets et pouvons envisager la valorisation de nouveaux sous-produits »
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